LOUGA : le maître d’une école coranique condamné pour avoir enchaîné ses élèves

LOUGA : le maître d’une école coranique condamné pour avoir enchaîné ses élèves

4 décembre 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : À Louga, dans le nord-ouest du Sénégal, le tribunal de grande instance a condamné à deux ans de prison avec sursis Cheikhouna Guèye, le maître d’une « daara », une école coranique, où des élèves avaient été retrouvés enchaînés.

Le maître coranique Cheikhouna Guèye a été reconnu coupable de mauvais traitements mais est ressorti libre de la prison de Louga où il était placé sous mandat de dépôt. Au tribunal, la foule de fidèles et de soutiens au maître coranique a exulté à l’annonce du jugement.

Un important dispositif policier avait été déployé pour prévenir tout débordement mais aucun incident n’a été signalé.

Trois enfants au total, dans un des daaras du village de Ndiagne, étaient concernés par ces pratiques barbares. Ils étaient enchaînés pour éviter toute fugue.

Des villageois d’un hameau voisin ont donné l’alerte le 24 novembre. Un enfant avait pu s’échapper. Ces jeunes voulaient tout simplement retrouver leurs parents qui, eux, sont condamnés à la même peine d’emprisonnement avec sursis, car ils avaient donné l’autorisation au maître pour enchaîner leurs enfants. Le métallier qui avait fabriqué les chaînes est également condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis.

Débat passionné au Sénégal

Ces peines ont été jugées « bien légères » par le responsable local d’Amnesty International.

Cette affaire a déclenché des réactions passionnées au Sénégal avec des positions radicalement opposées. Il y a eu d’abord l’indignation des ONG, des organismes de protection des droits humains. Comment au Sénégal, en 2019, peut-on voir encore de telles images ? C’est la question qui a été posée à l’État du Sénégal par toutes ces ONG.

Puis l’indignation a laissé la place à toute une vague de soutiens au maître coranique. Enchaîner ses « talibés » est une pratique normale car tous les maîtres coraniques sont passés par là, disent les associations de familles religieuses. La question des daaras reste donc très sensible au Sénégal.