Procès des bébés volés en Espagne: pas de condamnation mais un coupable

Procès des bébés volés en Espagne: pas de condamnation mais un coupable

9 octobre 2018 0 Par khalil
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Diass-Infos: En Espagne, le premier procès dit des «bébés volés» ne donne finalement lieu à aucune condamnation. Un gynécologue et accoucheur, ancien directeur de clinique a bien été reconnu coupable d’avoir séparé un nourrisson à peine né de sa mère pour le donner à une femme stérile, mais il n’a pas été condamné. Le parquet avait requis 11 ans de réclusion, mais les magistrats ont considéré que les faits étaient prescrits.

Ils étaient nombreux à manifester ce 8 octobre devant le tribunal à l’occasion de ce premier procès des bébés volés pendant la période du franquisme et le verdict les laisse insatisfaits. Le crime dont ils ont été victimes a été reconnu par les juges, mais ils sont déçus de voir un des principaux acteurs du trafic de bébés échapper à une condamnation parce que les faits sont prescrits. Des faits qui sont pourtant terribles et qui concernent des milliers de nouveau-nés.

Eduardo Vela était obstétricien à la clinique San Ramon de Madrid sous la dictature. Il a été reconnu coupable d’avoir séparé Ines Madrigal de sa mère biologique et d’avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969, pour la donner à Ines Perez, une femme stérile, avec la complicité d’un prêtre jésuite. Les bébés étaient retirés à leurs parents après l’accouchement, déclarés morts et adoptés par des couples stériles, de préférence proches du régime «national-catholique» la plupart du temps avec la complicité de l’Eglise catholique.

Le trafic a perduré jusqu’en 1987. Malgré l’ampleur du scandale, aucune des  2 000 plaintes déposées n’a pour l’instant abouti à une condamnation.


 

Inés Madrigal, qui avait déposé plainte contre Eduardo Vela accusé de l’avoir séparée de sa mère biologique et d’avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969 pour la donner à une femme stérile, se dit « partagée ». Mme Madrigal a annoncé qu’elle fera appel devant la Cour suprême. « Evidemment, je suis contente parce qu’il est reconnu qu’Eduardo Vela a fait tout ce qu’il a fait, mais je ne pensais pas que les juges s’arrêteraient à la question de la prescription », a-t-elle déclaré à la presse.