Présidentielle en Algérie : l’armée déterminée «à garantir la stabilité»

Présidentielle en Algérie : l’armée déterminée «à garantir la stabilité»

5 mars 2019 0 Par khalil
Publicités

Diass-Infos : En Algérie, l’armée brandit la menace d’une guerre civile face aux manifestants qui continuent de se mobiliser en masse contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

Des manifestations ont eu lieu à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, ce mardi 5 mars. Des milliers de personnes, majoritairement des jeunes, sont descendues dans la rue.

Le chef d’état-major était en visite ce mardi à l’académie militaire de Cherchell et il a accusé ce qu’il appelle « certaines parties » de vouloir ramener l’Algérie aux années de « braise et de douleur », estimant que « certains étaient dérangés par la stabilité » du pays.

Une référence aux années 1990 et au terrorisme que les autorités lient souvent aux grandes manifestations d’octobre 1988 et aux demandes de changement de cette époque. Et il a assuré que l’armée était déterminée « à garantir la stabilité acquise ». C’est la deuxième fois qu’Ahmed Gaïd Salah s’exprime sur ces manifestations et il avait eu un discours similaire le 26 février dernier. Il s’agit d’un argument récurrent dans les discours depuis le début du mouvement, les autorités soulignant que les appels à manifester sont anonymes.

Le premier ministre avait ainsi fait la comparaison avec la situation en Syrie, en estimant qu’un mouvement qui commençait avec des fleurs pouvait se terminer de façon dramatique. Et, à l’inverse, l’un des arguments des défenseurs du cinquième mandat, c’est aussi qu’Abdelaziz Bouteflika est celui qui a ramené la stabilité. Et Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, fait partie du premier cercle de proches du président algérien.

Un discours dénoncé par les manifestants

Pourtant, c’est bien ce discours lié au risque pour la stabilité que dénoncent les étudiants qui ont manifesté aujourd’hui dans tout le pays contre un cinquième mandat du président Bouteflika.

A Alger, les étudiants que RFI a pu rencontrer affirmaient qu’ils ne laisseraient pas faire. « Nous ne sommes pas la Syrie, nous savons ce que nos parents ont vécu », expliquaient-ils.

Dans la capitale, la manifestation qui a réuni des milliers d’étudiants de différentes facultés a duré près de sept heures, le tout dans le calme et la bonne humeur. Et comme dans chaque manifestation, des étudiants s’étaient organisés pour nettoyer les rues après le passage des manifestants.