Gabon: à la recherche d’investisseurs pour stimuler la croissance

Gabon: à la recherche d’investisseurs pour stimuler la croissance

2 avril 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : Une délégation du gouvernement et d’hommes d’affaires gabonais est en ce moment en Europe, pour vanter l’attractivité de leur pays aux investisseurs potentiels. Elle était, samedi dernier au Sénat pour un colloque d’information suivi de rencontres « B to B », c’est-à-dire des rencontres inter-entreprises. Une journée organisée par Business France.

Avec une part de marché oscillant entre 28 et 30%, la France est le premier partenaire du Gabon. Un niveau d’investissement que Libreville aimerait voir augmenter.

Justin Ndoundangoye, ministre gabonais des Transports et de la Logistique précise quel est l’objectif  : « Nous sommes venus ici pour vendre la nouvelle approche gabonaise, celle de la diversification de son économie en s’appuyant sur les potentiels miniers, potentiels forestiers et potentiels marins. »

Alain Bâ Oumar, président de la Confédération patronale gabonaise, représente 300 entreprises qui pèsent plus de 80% du Produit intérieur brut du pays, avec beaucoup d’intérêts français. Il encourage de nouveaux investisseurs français à se tourner vers son pays, en tenant compte de leurs intérêts, mais aussi de ceux des Gabonais.

« Aujourd’hui nous avons besoin que les PME gabonaises puissent trouver des partenaires français qui viennent les aider à grandir. Notre plaidoyer c’est d’expliquer aujourd’hui à notre Etat ces difficultés financières liées à la crise pétrolière. Mais ces difficultés sont également une opportunité pour booster le secteur privé, l’auto emploi, et répondre donc au problème du chômage des jeunes qui est assez important », souligne Alain Bâ Oumar.

L’offensive du gouvernement gabonais à Paris pour attirer les investisseurs français ne plaît pas à tout le monde : des partisans de l’opposition ont manifesté devant le siège du Sénat français. A l’intérieur du Palais du Luxembourg, des opérateurs, critiques, ont assisté à un colloque où il n’y avait pas d’interaction entre les intervenants et le public.

Patron d’une PME, voici entre autres ce qu’aurait aimé dire Joanne Zué : « Nous n’avons pas accès à la commande publique. La politique est tellement présente et omniprésente que pour avoir des marchés au Gabon, il faut militer dans le parti en place. C’est ce que nous réfutons formellement. Nous pensons que nous pouvons être entrepreneurs, et être neutres et totalement désintéressés de la politique. »

Le Gabon veut passer d’une économie de rente à une économie de production. D’où la création d’une zone économique spéciale à Nkok, à une trentaine de kilomètres de Libreville. Gabriel Ntougou, directeur général de l’ANPI, l’Agence gabonaise de la promotion des investissements précise : « Vous avez dix ans d’exonération d’impôts sur les sociétés, dix ans d’exonération de droits de douane, vingt-cinq ans d’exonération de TVA. C’est très attractif ! »

Mais il faut exporter au moins 75% de sa production pour bénéficier de toutes ces exonérations. Les entreprises ne se bousculent pas encore pour s’installer dans cette zone économique spéciale.