Le commerce de la gomme arabique épargné par les troubles du Soudan

Le commerce de la gomme arabique épargné par les troubles du Soudan

18 avril 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : Le Soudan est le premier exportateur mondial de gomme arabique, l’une des principales ressources du pays, après l’or et le pétrole. Pour l’heure le commerce de la gomme d’acacia soudanaise est épargné par les troubles dans le pays.

« Pour le moment la gomme arabique sort du Soudan », confirme Frédéric Alland le PDG de la PME française Alland et Robert, l’un des premiers importateurs au monde, joint au téléphone. La récolte de cette sève de l’acacia, qui s’est déroulée entre décembre et mars, au Soudan, est finie depuis un mois et demi. Les boules de gomme ont été séchées. L’heure est à l’acheminement des sacs de gomme entre les zones de production, en particulier la région d’El Obeid, dans le Kordofan, et Port-Soudan sur la mer Rouge.

Grève terminée à Port-Soudan

C’est là que les gommes sont chargées à bord de bateaux feeders, qui les transbordent sur de plus gros bateaux de l’autre côté de la mer Rouge, à Djeddah, sur la côte saoudienne. Direction ensuite l’Europe ou les Etats-Unis, pour la transformation de la gomme, qui demande des contrôles biologiques très fins, puisqu’elle est utilisée le plus souvent sous forme de poudre pour diluer les arômes dans les sodas, pour enrober les gélules des médicaments… et bien sûr dans la confiserie.

Par les pays frontaliers

Il y a pourtant eu quelques troubles à Port-Soudan. Des grèves ont perturbé les activités portuaires au cours des dernières semaines. Les dockers soudanais contestaient la décision du gouverneur de vendre le port à une société philippine. Mais ce projet a été abandonné avant même la chute d’Omar el-Béchir à Khartoum. Dorénavant ce qui est à craindre, estime un trader britannique de gomme interrogé par Public Ledger, c’est le ralentissement des formalités douanières.

Chute des prix

Quand bien même les gommes ne pourraient plus partir de Port Soudan, « elles partiraient par les pays frontaliers, juge le pdg d’Alland et Robert : par le Tchad ou par le Sud-Soudan, voire par la Centrafrique. Parce que cinq millions de Soudanais dépendent de cette production agricole et qu’elle est difficilement contrôlable. Le principal problème sera la pénurie d’essence pour le transport par camions ». Mais les importateurs ne s’inquiètent pas outre mesure. D’ailleurs les prix en dollars sont en baisse par rapport à l’an dernier (2200 dollars FOB la tonne contre 2 300 l’an dernier). Non seulement du fait de la chute de la monnaie soudanaise, mais parce que la récolte 2018/2019 est de nouveau très abondante. Les stocks de gomme arabique à destination sont donc très confortables.