Vers la fin du procès de Cheikh Béthio Thioune et de ses disciples pour double meurtre

Vers la fin du procès de Cheikh Béthio Thioune et de ses disciples pour double meurtre

3 mai 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : Sept ans après le double homicide de Bara Sow et Ababacar Diagne, le procès du chef religieux Cheikh Béthio Thioune et de 19 de ses disciples, les Thiantacounes, touche à sa fin. Ouvert le 23 avril devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour, le procès a été renvoyé au lundi 6 mai, date à laquelle le verdict devrait être rendu.

La journée du 6 mai devrait marquer l’épilogue du procès de Cheikh Béthio Thioune et de ses disciples. Le procureur de la République, Youssoupha Diallo, a requis le 29 avril une peine de travaux forcés à perpétuité à l’encontre du chef mouride, arrêté le 23 avril 2012 après la découverte des cadavres de deux de ses disciples – Bara Sow et Ababacar Diagne à Médinatoul Salam, près Mbour – à 800 mètres de son domicile. Poursuivi pour « complicité de meurtre », « inhumation de cadavres sans autorisation », « détention d’armes » et « association de malfaiteurs », il est jugé par contumace.

Le marabout, âgé de plus de 80 ans, est en effet en France – entre Paris et Bordeaux –, où il reçoit des soins médicaux depuis plus de cinq mois. « Il est en soins intensifs et ne peut revenir au Sénégal pour l’instant, a souligné son avocat, Me Moustapha Dieng. Son état de santé ne lui permet pas de prendre l’avion, sans quoi il serait au Sénégal pour répondre devant la justice de son pays ». Convaincu de la volonté du Cheikh de « se soustraire à l’action de la justice », le procureur de la République a également requis l’émission d’un mandat d’arrêt international.

Travaux forcés à perpétuité

Présents au prétoire, 19 de ses disciples, poursuivis notamment pour « meurtre avec actes de torture et de barbarie » et « association de malfaiteurs », sont également dans l’attente du verdict. Ils risquent une condamnation aux travaux forcés pour des durées s’étalant de dix ans à la perpétuité. « Tout le monde a été mis dans le même sac, alors que certaines personnes se sont retrouvées sur le site par des circonstances hasardeuses », a dénoncé Me Ibrahima Baïdy Niane, avocat de la défense qui assure que l’affaire est aujourd’hui jugée devant une chambre criminelle « pour être utilisée comme exemple ».

Pour la robe noire, la mort de Bara Sow et Ababacar Diagne est le résultat « d’une bagarre où ont été échangés des coups qui ont entraîné la mort, sans intention de la donner ». Une affaire qui aurait dû, selon lui, être jugée en correctionnelle.

Un affrontement entre disciples

Les faits remontent au 22 avril 2012, jour de la mort de Bara Sow, 37 ans, et d’Ababacar Diagne, 40 ans. Accompagné d’un groupe de personnes, le premier rendait visite au domicile du marabout des Thiantacounes, dont il est alors l’un des disciples. Ayant eu des différends judiciaires avec ce dernier, Bara Sow s’était heurté à un autre groupe de talibés. Après un affrontement entre les deux clans, Bara Sow et Ababacar Diagne avaient été tués, avant d’être illégalement inhumés.