75% POUR L’AVORTEMENT MÉDICALISÉ

75% POUR L’AVORTEMENT MÉDICALISÉ

5 octobre 2020 0 Par khalil
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Avortement médicalisé: « 75% des Sénégalais sont favorables »

Soixante-quinze pour cent des personnes enquêtées dans un sondage effectué au Sénégal par le cabinet Continuum et la société internationale de marketing d’opinion Ipsos disent être favorables au recours à l’avortement médicalisé lorsque cette pratique est nécessaire pour préserver la santé physique et/ou mentale de la femme enceinte.
Plus de75% des répondants sont d’accord
Le sondage d’opinion a été effectué dans huit régions sénégalaises pour déterminer le ‘’niveau de perception et d’acceptation’’ de l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste.
“Plus de75% des répondants sont d’accord pour que l’avortement soit (…) légalisé si la santé physique de la femme enceinte est en danger”, déclarent Continuum et Ipsos.
Le cabinet s’est chargé de la collecte des données, lesquelles ont été analysées par la société de marketing.
Les personnes favorables à la pratique de l’avortement médicalisé militent en sa faveur seulement si cette pratique peut aider à préserver la santé mentale de la femme enceinte, lorsque sa grossesse résulte d’un viol ou est le résultat d’une relation incestueuse, selon le sondage.
7% des personnes enquêtées ont un avis neutre
Seuls 42% des personnes interrogées admettent le recours à une telle pratique en cas de viol, 48% d’entre elles sont en total désaccord lorsqu’a été évoquée l’idée de recourir à l’avortement médicalisé pour cette même raison, a indiqué Moussa Boury Sall, consultant et directeur du cabinet Continuum, lors de la présentation des résultats du sondage d’opinion.
Sept pour cent des personnes enquêtées ont un avis neutre sur la question de l’avortement, selon M. Sall.
Les personnes interrogées dans les zones urbaines sont ‘’légèrement’’ plus favorables à l’avortement en cas de risque pour la santé mentale ou physique de la femme enceinte.
Par ailleurs, sur un échantillon de 2.021 adultes âgés de plus de 18 ans, seuls 43% savent que l’avortement est autorisé si la vie de la femme enceinte est en danger, 57% d’entre eux ignorent cette disposition de la loi, selon le consultant.
Il découle des résultats du sondage que ‘’les répondants (les personnes enquêtées) acceptent que l’avortement soit une option ou une disposition de la loi si la santé physique de la femme enceinte est menacée, quel que soit son milieu, son sexe ou sa tranche d’âge’’.
63% de l’échantillon résident en milieu urbain
Soixante-trois pour cent de l’échantillon résident en milieu urbain, 37% en zone rurale. Les femmes représentent 52% des personnes enquêtées, et 75% de celles interrogées ont atteint l’âge de la reproduction.
Le sondage d’opinion sur l’avortement médicalisé a été effectué à l’initiative de l’Association des Journalistes en santé, population et développement (AJSPD), avec la collaboration de l’organisation américaine Planned Parenthood Global (PPG), dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘’Voix pour la santé’’.
Le sondage d’opinion a été fait pour recueillir les opinions et mesurer la perception que le public a de l’avortement médicalisé en cas d’inceste et de viol, une pratique à ne pas confondre avec l’interruption de la grossesse, selon le président de l’AJSPD, Alassane Cissé.
L’objectif du sondage révélé
‘’Il s’agit d’avoir des données pour soutenir une campagne de communication’’, a expliqué Cissé, parlant de l’objectif du sondage et du but visé par Planned Parenthood Global et l’association de journalistes qu’il dirige.
Les deux organisations veulent lancer ‘’une campagne de communication pour souligner la nécessité d’une loi sur l’avortement sans risque et sensibiliser sur ses avantages pour la vie des femmes et des filles’’, a précisé Mengué Niasse, chargée de programme à PPG.
Les résultats du sondage seront utilisés pour élaborer et mettre en œuvre une campagne de communication publique de plaidoyer en faveur d’une réforme de la loi sénégalaise sur l’avortement médicalisé.
L’application de cette loi ‘’prohibitive’’ n’est autorisée que ‘’lorsque la vie de la mère est gravement menacée’’, ce qui doit être attesté par trois médecins, et l’un d’entre eux doit figurer sur la liste des experts agréés par le gouvernement.