Construction illégale d’un Cctv à Thiès: Mbaye Guèye Emg, le receveur des domaines et des mairies de ville pointés du doigt

Construction illégale d’un Cctv à Thiès: Mbaye Guèye Emg, le receveur des domaines et des mairies de ville pointés du doigt

29 octobre 2020 0 Par khalil
Publicités

Commencer à construire sans autorisation. C’est le forcing qu’a voulu imposer aux Thiessois le milliardaire Mbaye Guèye, patron de l’entreprise EMG, avec son projet de construction d’un centre technique pour véhicules, sur l’avenue de Caen. Mais il se trouve que la procédure a été biaisée et, du coup, le préfet du département de Thiès, Moussa Diagne, habilité à faire le contrôle de légalité, a donné des instructions à la Descos pour arrêter les travaux.

Beaucoup de Thiessois, dont les populations du quartier Grand-Standing, se sont levés pour s’opposer au « scandaleux » projet de construction d’un centre technique pour véhicules, sur l’avenue de Caen, entrepris par le milliardaire Mbaye Gueye, propriétaire de l’entreprise EMG. Ils pensent qu’il faut sécuriser ce qui reste de l’assiette foncière sur la belle avenue de Caen longue de 4,7 km, qui est un titre foncier de l’Etat. Surtout que ni le préfet de Thiès, ni le chef du service régional de l’Urbanisme n’étaient au courant d’un tel projet.

C’est le Receveur des Domaines, Djiby Sy, qui aurait délivré au promoteur une attestation d’attribution, sur la base d’une procédure qui n’aurait pas suivi la voie normale. D’où la colère de nombre de Thiessois qui considèrent que « la décision est nulle et non avenue ». Et de se demander : « sur la base de quelle délibération le Receveur s’estil permis de délivrer cet acte » qualifié d’« illégal ». Beaucoup avaient supposé que le dossier a déjà fait le tour des services techniques de l’Etat et reçu un avis favorable de ces derniers. Ce qui, « ne serait malheureusement pas le cas », selon certaines autorités qui relèvent que « le paradoxe est que le service régional de l’Urbanisme, qui était censé inscrire ce dossier, n’était même pas au courant. Donc, il y a eu un vice de procédure. C’est un dossier qui est inconnu des services techniques de l’État (Urbanisme, Cadastre) ».

A en croire les mêmes, « il n’y a donc que les mairies de Ville et de Thiès-Ouest qui sont au courant » de ce projet. Saliou Ndiaye, membre de la coordination nationale du mouvement Yen a marre, et ses camarades, tous des habitants du Grand Standing, lancent un appel au chef de l’Etat, qui a récemment sonne l’alarme par rapport à « la gestion foncière au niveau des collectivités territoriales », pour « prendre ses responsabilités face aux dérives des maires qui ont terminé leur mandat depuis plus d’un an ». Selon eux, « le promoteur Mbaye Gueye avait besoin de 7000 mètres carrés mais n’en a obtenu que moins de 1500, avec une ‘’délibération illégale’’. On lui a remis une attestation nulle et non avenue, un titre précaire, et nous demandons à l’Etat de le révoquer, parce qu’on a tous les éléments de preuve que la procédure d’attribution est illégale ».

Les populations de Grand-Standing, qui souhaiteraient avoir sur les lieux des aménagements d’utilité publique, demandent au président de la République de prendre les dispositions idoines pour empêcher le Receveur des Domaines et les mairies de la cité du Rail, en complicité avec certains promoteurs, de piller ce qui reste du foncier à Thiès. Les résidents de Grand Standing demandent surtout des « mesures conservatoires » visant à « interdire aux maires toute activité relative au foncier jusqu’à nouvel ordre ».

Projet d’aménagement paysager du Bois de ville de Thiès sur l’axe Tableau commune-Place de France

L’intérêt et l’avenir de Thiès résident dans le maintien d’un grand projet de la Direction du Cadre de vie et des Espaces verts urbains, à la demande de la mairie de Ville de Thiès, en 2017-2018, qui a été chiffré à hauteur de 4,5 milliards de FCFA. Il s’agit d’un nouveau projet d’aménagement paysager du bois de ville, sur l’avenue de Caen, qui est une préoccupation majeure des populations et une demande concrète émise par les pouvoirs publics. L’aménagement de ce site de 4,7 km, qui part de l’entrée de la ville (Tableau commune) jusqu’à la Mairie de Ville (Promenade des Thiessois), est défini en 3 axes : « Tableau commune de ville-Boni lait : Longueur 1 km, emprise moyenne : 20 m », « Boni lait- Gare routière : Longueur 1,7 km, emprise moyenne 50 m », « Pénétrante Gare-routière – Mairie : Longueur 2 km, emprise 15 m ».

Les travaux doivent porter sur le traitement spécifique de l’entrée de la ville, la création d’espaces verts, l’enlèvement de l’encombrement des gros-porteurs, la matérialisation de quelques parkings privés et des terrains de football existants, et le réaménagement des jardins dégradés, pour redonner une identité propre au bois et à l’entrée de la ville. Alors qu’ils s’attendaient à voir un tel projet sortir de terre, quelle ne fut la mauvaise surprise de beaucoup de Thiessois de constater un beau jour des projets comme la Station EDK. « Ce qui fait le plus mal aujourd’hui est qu’il n’y a que des stations d’essence qui s’étalent sur l’avenue de Caen, ce qui pose un sérieux problème de sécurité, d’environnement », s’étranglent Saliou Ndiaye et ses camarades de lutte. Cela dit, quand on connaît l’entregent de Mbaye Guèye « EMG », sûr qu’il ne va pas tarder à décrocher la fameuse autorisation de construire dont le défaut a entraîné l’arrêt des travaux de son centre technique automobile !

Le Témoin