COMMUNE DE DIASS : MYTHIQUE RAFO ET SES MYSTERES

COMMUNE DE DIASS : MYTHIQUE RAFO ET SES MYSTERES

16 septembre 2019 0 Par khalil
Publicités

PAP SECK/DIASS-INFOS : RAFO, un village où tous les vœux sont exaucés, selon la conscience collective, vit dans la sobriété. La splendeur de ce VILLAGE bruyant d’où son nom ROFIDE en SAFI, de la Commune de DIASS revit encore dans l’anonymat.

Situé à une dizaine kilomètres de diass, le village de RAFO, aurait été le témoin d’un miracle. Ici, votre portail DIASS-INFOS qui s’intéresse au Safi des profondeurs vous replonge dans la culture. A travers ce reportage dans cahier de vacance l’on vous amène à la découverte de ce village mythique. 

Un écrin de vie au souffle chaud. RAFO n’est pas comme les autres. Coin reculé de safen qui souffre de solitude, ce village sort de sa coquille pour ne pas se noyer dans l’oubli. La bourgade de paysans  se pose, confortablement, derrière le village de SAMKEDJI.

Fou yatou ga da fou souloukh fou ndaar gada fou sodji les initiés sauront c’est le vieux OUMAR THIANDOUM qui parle et d’ajouter que RAFO vient de ROFIDE en SAAFI qui veut dire un endroit très bruyant. Car il se raconte que dans la contrée ils avaient l’habitude d’organiser des séances de mbayides (cérémonie de danse ou les gens tapaient des pierres sur des mortiers) et en ces temps le village était rempli de monde à tel point qu’on l’assimilé au bruit. Ainsi c’est avec l’arrivée de la peste que rafo a été décimé nous raconte le vieux mbaye faye.

Baobab  mythique

Il est banal de dire que l’arbre et la forêt jouent un rôle important dans le sacré et le mystère de nombreuses populations. Il est également difficile de se livrer à des généralisations hâtives dans un tel domaine car les valeurs sacrées et les croyances dépendent étroitement des valeurs de chaque groupe ethnique. Mais l’on peut dire que l’origine du sacré, du pouvoir mystique attribué à chaque espèce, provient toujours d’une intime observation de l’espèce, d’intimes interactions avec l’arbre.  C’est le cas du BAOBAB GARKOKH arbre mythique au sein duquel on soigne beaucoup de maladies et lieu aussi ou l’on règle beaucoup de problèmes liés au village ajoute avec fierté le vieux mbaye faye.

Les minutes passent à RAFO,  nos deux patriarches se livrent ou se délivrent car disent ils les jeunes d’aujourd’hui c’est comme si ils se suffisaient nous anciens on reste dans notre coin quiconque a besoin de connaitre son histoire nous trouvera sous l’arbre.  Se désole le vieux oumar thiandoum  et d’ajouter qu’ils étaient très proches des anciens c’est la raison pour laquelle ils sont là à nous raconter ce que très peu de gens savent sur l’histoire de RAFO.

Il y a des géants, des forteresses de plus de 20m de haut, qui témoignent de plusieurs années d’existence ! Défiant le ciel, REINE RAFO, est témoin de l’histoire. Dans certains villages, comme à RAFO ou ROFIDE, ont appris à le connaitre, le respecter et l’aimer…

Tout africain certainement a déjà entendu l’histoire d’un arbre qu’on ne peut ni abattre ni déraciner. Que ce soit avec une hache, une tronçonneuse ou même un engin lourd. Une croyance populaire veut que lorsqu’un arbre est indestructible, c’est le signe que c’est bien plus qu’un arbre ordinaire mais un sanctuaire mystique.

 L’arbre individuel sacré est le plus souvent un arbre remarquable, «frappant» par ses formes ou sa dimension ou lié à un événement légendaire ou historique.

REINE RAFO (l’arbre de RAFO)

De la mélopée des oiseaux jaillissent d’autres notes, plus rythmées et chaleureuses. Le vieux oumar fredonne  le  chant de l’arbre mythique, pour se donner du courage. Et repris par mbaye faye on frissonne  au son des voix rauque de deux patriarches qui entament le récit de l’arbre géant que les lébous ont attaqué.

C’est l’histoire d’un arbre peu ordinaire qui se trouvait dans la bois sacrée du village ou l’on soigné beaucoup de maladies et faisait des incantations d’où son nom NDOUF NIANE ( foret de prière) et c’est dans cette foret que se trouvait l’arbre géant appelé REINE RAFO que les lébous ont abattu et qui a refusé de se plier et ils ont été pris en otage car ne pouvant plus se déplacer et avec l’aide des populations de RAFO qui ont formulées des prières l’arbre a abdiqué  et ils l’ont taillé en pirogue.

Mais toujours est il que l’arbre ne savourant pas toujours vaincu a été tres difficilement transporté en  cour de route l’arbre taillé en pirogue entonne une chanson disant ceci (SAGOU SO DEEH HEEE SAGOU SO TAKHDI KOUBOU GAMOL NIAM THIOUROUNE) si c’est de mon gré le pécheur ne mangera jamais de poisson.

Ne pouvant décrypter le message les lébous s’entêtent toujours à transporter la dite pirogue jusqu’à bon port en  bordure de mer. Le lendemain de bonheur la pirogue est revenue à son lieu d’origine dans le foret dit de NIANE avec les cordes attachées. Racontent  avec fierté les deux anciens  de RAFO. 

L’Afrique garde jalousement ses secrets et mystères légendaires les  villages SAAFI aussi. Et malheur à ceux qui entrent en conflit avec ces légendes.  L’observation retiendra les caractéristiques de l’espèce et ses rapports avec les éléments de la nature. Les arbres et forets sacrés existent partout mais jouent des rôles différents.

Certains pays ont reconnu la valeur remarquable par l’histoire ou les caractéristiques physiques exceptionnelles d’arbres et de groupes d’arbres, et ont tenté de réglementer la protection de tels patrimoines. Au Sénégal, par exemple, un décret a institué une procédure de reconnaissance et de classement des arbres remarquable. C’est une direction qu’il faut encourager. La Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel ne peut que s’enrichir de telles initiatives.