Face au Brexit, Theresa May veut renforcer les liens économiques avec l’Afrique

Face au Brexit, Theresa May veut renforcer les liens économiques avec l’Afrique

29 août 2018 0 Par khalil
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Diass-Infos: Pour atténuer les effets du Brexit, le Royaume-Uni parie sur le commerce extérieur et sur ses partenariats africains. La Première ministre britannique Theresa May a annoncé ce mardi 28 août vouloir que son pays devienne « le premier investisseur des pays du G7 en Afrique », lors de sa tournée dans le continent. L’objectif est de préparer de nouveaux accords commerciaux, afin de développer les échanges. Pour cela, Londres promet d’augmenter de quatre milliards de livres ses investissements en Afrique.

Partir à la conquête du monde pour digérer le Brexit, voilà le credo des autorités britanniques qui souhaitent accélérer leurs échanges avec l’Afrique et notamment ses trois principaux partenaires, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya. Theresa May veut faire du Royaume-Uni le premier investisseur en Afrique parmi les pays du G7, d’ici 2022, a-t-elle annoncé lors d’un discours prononcé au Cap, en Afrique du Sud, première étape de sa toute première tournée africaine. Celle-ci l’emmènera aux trois pays.

Plus d’investissements pour ouvrir de nouveaux marchés et pour cela, Londres dispose d’atouts non négligeables. Le Royaume-Uni est l’un des rares pays du Nord à consacrer 0,7% de son PNB aux pays en développement, une manne financière que les Britanniques vont augmenter de quatre milliards de livres en investissement dans les économies africaines. Londres veut aussi négocier de nouveaux accords commerciaux avec ses partenaires, les actuels ayant été conclus sous l’égide européenne.

Theresa May devra surtout rassurer, car le Brexit fait peur à ces partenaires. Les entreprises sud-africaines utilisent le Royaume-Uni comme tête de pont pour exporter en Europe, et subiront forcément les conséquences du Brexit. De même, les banques sud-africaines ou nigérianes se financent en priorité à la City de Londres et dépendent donc de ses liquidités. Autre point problématique, les échanges sont déséquilibrés : l’Afrique du Sud, son premier partenaire africain, n’est que le 28e client du Royaume-Uni.

May soutient la réforme agraire sud-africaine

Par ailleurs, Theresa May a apporté son soutien à la réforme agraire entreprise par le gouvernement sud-africain et qui doit permettre l’expropriation sans compensation des terres agricoles. La Première ministre britannique a indiqué qu’elle soutenait ce projet d’amendement de la Constitution et salué la position du gouvernement sud-africain, qui garantit qu’il n’y aura pas de « saisie de terres ». Theresa May a indiqué que le Royaume-Uni soutient « depuis un certain temps » la réforme agraire sud-africaine, à condition que celle-ci se déroule de manière « légale, transparente et démocratique ».

Ces déclarations prennent le contre-pied d’un tweet de Donald Trump la semaine dernière. Le président américain avait évoqué « la saisie des terres » en Afrique du Sud et mentionné « le meurtre à grande échelle des fermiers blancs ». Ces déclarations erronées ont provoqué la colère en Afrique du Sud.

Ce week-end, lors d’un rassemblement dans une zone rurale, le président Cyril Ramaphosa a eu des mots particulièrement durs, allant même jusqu’à paraphraser une célèbre formule de Robert Mugabe. « Je ne sais pas ce que Donald Trump a à voir avec la terre sud-africaine, a déclaré le chef de l’Etat sud-africain. Qu’il garde son Amérique et nous nous occuperons de notre Afrique du Sud ».