31 janvier 1929 – 31 août 2018, deux dates, deux révocations, mêmes contextes

31 janvier 1929 – 31 août 2018, deux dates, deux révocations, mêmes contextes

4 septembre 2018 0 Par khalil
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Diass-Infos: le 31 janvier 1929, Maurice Guèye, maire de Rufisque fut le premier édile à être révoqué au Sénégal. Le contexte et le prétexte de cette révocation décidée par l’administration coloniale avec la bénédiction de Ngalandou Diouf et de Blaise Diagne, rappelle, à bien des égards, celle qui frappe aujourd’hui Khalifa Sall.

« Le contexte de l’accession de Maurice Guèye à la mairie est marqué par une vive tension entre lui d’une part, Ngalandou Diouf et Blaise Diagne d’autre part. C’était aussi la période des épidémies de fièvre jaune et de peste qui s’abattent sur les populations rufisquoises, freinant du coup les activités économiques. Alors Ngalandou Diouf adresse une correspondance au gouverneur du Sénégal, dans laquelle il s‘arroge le titre de porte-voix des Rufisquois, pour lui suggérer de prendre des mesures devant la gravité de la situation. Le 17 janvier 1927, les Lébous répliquent et écrivent au gouverneur pour fustiger le comportement de Ngalandou Diouf. Le courrier des Lébous est ainsi libellé : «Nous avons appris que des personnages politiques auxquels nous avons définitivement retiré notre confiance se font un malin plaisir de vous parler et même de vous écrire en notre nom. En conséquence, nous attirons votre attention sur ces provocations qui, répétées, peuvent avoir des conséquences graves pour leurs auteurs (…). Nous vous prions, Monsieur le Gouverneur, de considérer, nulles et de nul effet, toutes correspondances traitant des questions concernant et émanant de personnages politiques autres que Maurice Guèye…»
Les Rufisquois viennent de renouveler leur confiance à leur maire, mais le lobbying pour le destituer persiste dans sa stratégie. En août 1928, M. Carde adresse au gouverneur du Sénégal ce violent réquisitoire contre Maurice Guèye : «Il est impossible de tergiverser davantage devant la nature, l’étendue et la durée des fautes accumulées à Rufisque (…). L’administration, qui reste passive, devient complice. L’ignorance systématique du scandale le fait rejaillir infailliblement sur celui qui a précisément la charge de répression. Nul motif aimable ne saurait être invoqué qui peut faire différer impunément des mesures qui s’imposeraient à l’encontre d’un élu incapable et malhonnête (…).»

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