Vote du projet de loi sur les Communications : et si internet n’était pas du tout net?

Vote du projet de loi sur les Communications : et si internet n’était pas du tout net?

11 octobre 2018 0 Par khalil
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Diass-Infos: Joignant l’utile à l’agréable, ces réseaux sociaux semblent être des paradis de ce nouveau « siècle des lumières ». Question légitime alors: et si le net n’était pas du tout net? En tout cas, l’État sénégalais a décidé de prendre le devant pour réguler ce terroir de liberté absolue avec un Projet de loi portant Code des Communications Électroniques (PCCE).

Internet comme la langue d’Esope?

Le savant Edgard Morin soutenait il y a quelques années : « Internet est comme la langue d’Esope. C’est la meilleure et la pire des choses. » Propos provocateurs certes, mais dotés de bon sens si l’on se met à mesurer le quotient intellectuel de son auteur.
Il est des jours où nous semblons tenir un si grand monde entre nos si petites mains par le biais du net. En quelques secondes, nous pouvons nous rendre partout dans le monde et ce, sans passeport et sans billets d’avion.

Disons-le! Internet c’est comme l’amour, il donne des ailes. Mais à vouloir voler trop loin ne risque-t-on pas de se brûler les ailes?
En tout cas pour Morin et pour beaucoup de penseurs en Technologie de l’information et de la Communication (TIC), la prudence doit prévaloir dans toutes les régions de ce monde virtuel.

A y voir de très près, le net n’est pas intégralement net, des zones de dangers et des dérives y font légion surtout lorsque les agents sociaux ne sont pas éduqués aux codes de circulation de la planète internet.

 Internet : un couteau suisse à double tranchant
Difficile pour les pourfendeurs du net de secouer le fauteuil de l’empire numérique qui ne cesse de gagner des fidèles. A la fois ludiques et instructifs, les réseaux sociaux et d’autres outils du web sonnent la cornemuse avec rapide accès à l’information jamais obtenu naguère.

Aujourd’hui sur whatsapp, par exemple, nous pouvons discuter avec notre cercle d’ami(e)s et même créer des groupes familiaux. En ce sens, ce réseau social facilite un renforcement des liens sociaux avec un prolongement des familles « réelles » en familles « virtuelles ».

Et quid des savoirs et savoir-faire? Pour cela, pas de soucis aujourd’hui. Et oui car Pr google est là, ce savant qui sait tout en plus d’être omniprésent et omnipotent. Du savoir gratos ou presque, car la connexion a un coup, qui offre de nouvelles visions du monde.

Nonobstant ces innombrables avantages, le net ne se présente pas toujours sous une belle tunique. Il est aussi dangers et craintes. En fait, l’internet clandestin ou le Darknet sont des mondes parallèles qui font le côté maléfique du net. En ces jours, le Darknet est le terrain de privilège des trafics illégaux (drogues, armes, données personnelles, etc.).

En Afrique, peu de gens sont éduqués sur l’usage à faire du net. Du coup, le taux d’exposition aux périls est très élevés d’où une nécessite de régulation. C’est dans cet ordre d’idées que l’État sénégalais s’est rangé avec un projet de loi portant code des communications électroniques.

Quel est le bien fondé de ce projet de loi?

Réponse simple: gérer le trafic internet et donner un coup d’arrêt aux entraves qui y sont notées. Du moins, c’est ce que le gouvernement trouve comme motif à ce projet de loi. Au fond, le contrôle sur les communications électroniques peut paraître comme un frein à la liberté d’expression et d’information.

Si l’on y prête attention, ce projet de loi ne revêt pas totalement une volonté de censure. Plus précisément, il peut permettre de mieux réguler ce secteur aux lois presque inexistantes. Souvenez-vous de l’affaire de la fausse sidéenne sur un groupe Facebook mais également de la folle affaire Assane Diouf, le roi de l’insulte sur Youtube.

En attendant le vote de ce projet de loi à l’Assemblée Nationale, les acteurs étatiques et ceux de la société civile sont dans une guerre d’arguments. Pourtant, l’esprit de ce projet de loi semble bien noble, encore qu’il faut en discuter et mettre la lumière sur les zones d’ombre qui entourent ledit projet de loi.