quel avenir politique pour L. Gbagbo?

quel avenir politique pour L. Gbagbo?

16 juin 2021 0 Par khalil
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Côte d’Ivoire: quel avenir politique pour Laurent Gbagbo?

Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale le 31 mars dernier, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo rentre à Abidjan ce jeudi 17 juin, après dix années d’absence. Quel rôle compte-t-il jouer ? Quelles implications son retour aura-t-il sur la scène politique ?

Le retour au pays de l’ancien président s’accompagne de messages sur les réseaux sociaux, venant de nostalgiques rêvant à haute voix d’une candidature Gbagbo à la présidentielle de 2025. Au-delà de la possibilité juridique de se présenter, liée à sa situation pénale, ses proches se gardent bien d’employer en public le vocabulaire de la revanche, préférant celui de la réconciliation. « La Côte d’Ivoire va enfin respirer avec ses deux poumons, relativement à la réconciliation », a récemment déclaré l’un d’eux à la presse locale. Impossible, en effet, d’apparaître comme celui qui irait contre la réconciliation au profit de ses ambitions personnelles.

► À lire aussi : Laurent Gbagbo: les dates clés d’un parcours politique et judiciaire mouvementé

« Laurent Gbagbo reste populaire du fait de sa légitimité comme l’opposant historique d’Houphouët », estime le sociologue Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS). « Il sait que la posture qu’il adoptera en rentrant pourrait fortement conditionner le succès ou non de son retour dans le jeu politique. Mais sa capacité de mobilisation n’est plus la même, il y a une grande inconnue sur ce que pourrait être encore sa base militante. »

Une base militante évanouie

En effet, son parti, le FPI, est aujourd’hui exsangue. Divisé entre la branche dite « légale », qui a joué l’opposition dans les urnes autour de Pascal Affi N’Guessan sans parvenir à mobiliser les troupes (9,29% des voix à la présidentielle de 2015), et les « GOR », « Gbagbo ou rien », les plus loyaux apôtres restés en marge du système électoral jusqu’aux législatives de mars dernier, il lui est difficile de mobiliser.

Revenus avec la plate-forme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), alliés presque partout avec le PDCI, les « GOR » comptent aujourd’hui 17 députés sur 255. Dans la commune de Yopougon, bastion supposé de l’ancien président à Abidjan, la participation n’a ainsi été que de 18%, et la décision emportée de 400 voix face au RHDP, alors que Michel Gbagbo était numéro 2 de la liste EDS-PDCI. Le FPI « légal », lui, n’a fait élire que deux députés et ne compte plus de groupe parlementaire.

Au-delà de sa personne, et s’il veut reconstruire un appareil politique, le premier travail de Laurent Gbagbo sera donc de réunifier son parti. Une évidence pour ses proches qui assurent que « tout le monde viendra s’agenouiller, et tant pis pour ceux qui ne seront pas là ».  Le rapport de force ne plaît pas à Pascal Affi N’Guessan, premier chef de gouvernement de Laurent Gbagbo, qui a démenti dans la presse sa venue à l’aéroport jeudi et préfère rester muet sur la suite des événements.

Inquiétude au RHDP

« Les autorités souhaitent que Laurent Gbagbo se fasse discret », nous dit le politologue Sylvain N’Guessan. C’est pour cela qu’Alassane Ouattara n’a pas encore formellement amnistié son prédécesseur dans l’affaire du « casse de la BCEAO ». Il veut « obtenir son renoncement », ajoute Fahiraman Rodrigue Koné.

Personne n’imagine pourtant Laurent Gbagbo se tenir à l’écart de la vie politique, comme le souhaitent les fédérations de victimes de la crise post-électorale. « Il ne va pas revenir en politique pour la simple raison qu’il ne l’a jamais quittée », commente ainsi son ancien conseiller et ami Bernard Houdin.

Le retour au pays de l’ancien président s’accompagne de messages sur les réseaux sociaux, venant de nostalgiques rêvant à haute voix d’une candidature Gbagbo à la présidentielle de 2025. Au-delà de la possibilité juridique de se présenter, liée à sa situation pénale, ses proches se gardent bien d’employer en public le vocabulaire de la revanche, préférant celui de la réconciliation. « La Côte d’Ivoire va enfin respirer avec ses deux poumons, relativement à la réconciliation », a récemment déclaré l’un d’eux à la presse locale. Impossible, en effet, d’apparaître comme celui qui irait contre la réconciliation au profit de ses ambitions personnelles.

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« Laurent Gbagbo reste populaire du fait de sa légitimité comme l’opposant historique d’Houphouët », estime le sociologue Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS). « Il sait que la posture qu’il adoptera en rentrant pourrait fortement conditionner le succès ou non de son retour dans le jeu politique. Mais sa capacité de mobilisation n’est plus la même, il y a une grande inconnue sur ce que pourrait être encore sa base militante. »

Une base militante évanouie

En effet, son parti, le FPI, est aujourd’hui exsangue. Divisé entre la branche dite « légale », qui a joué l’opposition dans les urnes autour de Pascal Affi N’Guessan sans parvenir à mobiliser les troupes (9,29% des voix à la présidentielle de 2015), et les « GOR », « Gbagbo ou rien », les plus loyaux apôtres restés en marge du système électoral jusqu’aux législatives de mars dernier, il lui est difficile de mobiliser.

Revenus avec la plate-forme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), alliés presque partout avec le PDCI, les « GOR » comptent aujourd’hui 17 députés sur 255. Dans la commune de Yopougon, bastion supposé de l’ancien président à Abidjan, la participation n’a ainsi été que de 18%, et la décision emportée de 400 voix face au RHDP, alors que Michel Gbagbo était numéro 2 de la liste EDS-PDCI. Le FPI « légal », lui, n’a fait élire que deux députés et ne compte plus de groupe parlementaire.

Au-delà de sa personne, et s’il veut reconstruire un appareil politique, le premier travail de Laurent Gbagbo sera donc de réunifier son parti. Une évidence pour ses proches qui assurent que « tout le monde viendra s’agenouiller, et tant pis pour ceux qui ne seront pas là ».  Le rapport de force ne plaît pas à Pascal Affi N’Guessan, premier chef de gouvernement de Laurent Gbagbo, qui a démenti dans la presse sa venue à l’aéroport jeudi et préfère rester muet sur la suite des événements.

Inquiétude au RHDP

« Les autorités souhaitent que Laurent Gbagbo se fasse discret », nous dit le politologue Sylvain N’Guessan. C’est pour cela qu’Alassane Ouattara n’a pas encore formellement amnistié son prédécesseur dans l’affaire du « casse de la BCEAO ». Il veut « obtenir son renoncement », ajoute Fahiraman Rodrigue Koné.

Personne n’imagine pourtant Laurent Gbagbo se tenir à l’écart de la vie politique, comme le souhaitent les fédérations de victimes de la crise post-électorale. « Il ne va pas revenir en politique pour la simple raison qu’il ne l’a jamais quittée », commente ainsi son ancien conseiller et ami Bernard Houdin.