Le blé français reprend pied en Afrique

Le blé français reprend pied en Afrique

1 mars 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : La filière française des céréales continue de compter sur ses débouchés africains. Malgré la concurrence des pays de la mer Noire, le blé français reprend pied en Afrique. L’Egypte vient même d’en acheter trois bateaux.

Les céréaliers français s’en réjouissent. L’office public égyptien, le GASC, vient d’acheter en deux fois 180 000 tonnes de blé français, soit trois bateaux depuis le début de l’année. Dans le même temps l’Egypte a commandé trois fois moins de blé russe, ukrainien et roumain, et zéro blé américain.

Une petite revanche pour le blé français puisque l’Egypte n’en avait pas acheté depuis… un an et demi. Tout ce temps, le premier importateur mondial avait exclusivement importé des blés de la mer Noire et des Etats-Unis.

7,4 milliards d’exports de céréales

L’achat de l’Egypte est très opportuniste, le blé français est en ce moment le moins cher. L’approvisionnement russe se tarit en cette fin de campagne et il est moins compétitif. Mais la filière céréalière française a globalement bien amélioré ses performances l’an dernier, en exportant 25 % de plus en valeur : 7,4 milliards d’euros au total. La récolte en France était à la fois plus abondante et mieux payée à la tonne.

L’Algérie, qui avait pourtant été courtisée assidument par la Russie est restée « fidèle au blé français pour 80 % de ses importations », se félicite Philippe Dubief, le président de Passion Céréales, qui réprésente la filière française. « Sur le Maroc c’est plus difficile, reconnaît-il. Mais l’Afrique de l’Ouest reste le marché d’avenir ».

Ecologie et compétitivité

A condition que le blé français reste compétitif. « La compétitivité, rappelle ce cultivateur, ce sont les charges divisées par le volume. Il faut donc maintenir le volume de production en France, souligne-t-il. Et ce, tout en répondant aux attentes sociétales en France. » Une allusion à la fin du glyphosate, programmé pour novembre 2021. « La fin du glyphosate, estime-t-il, c’est une production en baisse de 30 %... » Il y aura d’autres produits, peut-être moins efficaces, à mixer avec plus de travail du sol. Mais aussi « la génétique et l’agriculture de précision ».

Un label Haute valeur environnementale se met en place, difficile encore à valoriser à l’export, « il manque de rigueur », reconnaît le porte-parole de Passion Céréales. Les deux principaux critères pour exporter en Afrique restent le prix et la qualité intrinsèque du blé comme son taux de protéine. « Ce sont aussi des marchés où la diplomatie a son importance,souligne ce représentant des céréaliers. Pour la balance commerciale, met-il en avant, les exportations de céréales équivalent à vendre deux Rafales par semaine. »