Sénégal: «Save Dakar», collectif citoyen contre la dégradation de la capitale

Sénégal: «Save Dakar», collectif citoyen contre la dégradation de la capitale

16 août 2018 0 Par khalil
Publicités

Diass-Infos: Fait-il encore bon vivre dans la capitale sénégalaise ? Pour le collectif « Save Dakar », la réponse est non. Explosion démographique, saleté, embouteillages, désordre permanent : autant de maux qui minent le quotidien des habitants et sapent la réputation de la ville. « Save Dakar », une initiative citoyenne née sur les réseaux sociaux, a fait de la lutte contre l’incivisme dans la ville son cheval de bataille.

Rokaya Seck prend en photo un troupeau de moutons sur le trottoir en plein centre-ville. Cette scène semble banale pour beaucoup de Dakarois, mais pas pour la jeune femme, lassée de l’anarchie et du patrimoine qui se dégrade. « Je suis en bas de chez moi, au milieu des moutons, se plaint-elle. Il y a une bergerie qui s’est installée. On ne peut même pas passer. Il y a beaucoup de saleté et ça pue ».

Son coup de colère, elle le partage sur le compte Twitter de « Save Dakar », un collectif citoyen qui lutte contre l’incivisme dans la capitale sénégalaise. A l’origine du projet, le photographe Mandione Laye, nostalgique du Dakar de son père, à la fin des années 1960. « Tout était en ordre, sur le plan urbain, sur le plan de la salubrité, raconte-t-il. Au fil des années, on remarque que c’est une ville en décrépitude ».

L’enfer de la circulation, la saleté, l’occupation illégale des rues : rien n’échappe à l’oeil aiguisé de Mandione Laye. Il veut sensibiliser, faire réagir les responsables. Et ça marche. « Sur cette photo il y a un lampadaire qui a failli tomber sur les citoyens, montre-t-il. On l’a postée sur Twitter, il y avait tellement de retweets que les agents de la Senelec [Société nationale d’électricité du Sénégal] eux-mêmes nous ont contacté pour qu’ils puissent régler le problème ».

« Save Dakar » compte désormais lancer une application mobile dédiée aux Dakarois pour dénoncer tous les tracas du quotidien comme les débordements d’égouts ou un accident qui bouche la voie publique. RFI