Boris Johnson compose un cabinet d’eurosceptiques pour faire aboutir le Brexit

Boris Johnson compose un cabinet d’eurosceptiques pour faire aboutir le Brexit

25 juillet 2019 0 Par khalil
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Diass-Infos : Le jour tant attendu est arrivé pour Boris Johnson. Le trublion du Parti conservateur a été reçu ce mercredi après-midi au Palais de Buckingham par la reine Elisabeth II qui lui a officiellement confié la tâche de former le nouveau gouvernement britannique, avec pour mission de faire aboutir le Brexit. Et c’est d’ailleurs l’une des premières promesses qu’il a faites devant Downing Street dans son discours d’arrivée.

Boris Johnson a pris ses fonctions de Premier ministre mercredi après-midi. Après le traditionnel rendez-vous avec la reine, qui l’a chargé de former un gouvernement, il a présenté devant le 10 Downing Street ses priorités, en premier lieu bien sûr le Brexit : le pays quittera l’Union européenne sans tergiversations, le 31 octobre, a redit Boris Johnson, qui a l’intention de négocier un nouvel accord avec Bruxelles.

Mais en cas de refus, le nouveau Premier ministre promet que le pays sera prêt à un Brexit sans accord. La nouvelle équipe s’est mise en place, les premières nominations ont été annoncées en début de soirée, et le remaniement attendu s’est révélé être un renouvellement en profondeur du gouvernement. En effet presque tous les principaux ministres de Theresa May ont démissionné ou ont été remerciés par Boris Johnson.

Sans surprise, le nouveau Premier ministre a construit une équipe eurosceptique de partisans résolus du Brexit. À l’image de Dominic Raab, nommé ministre des Affaires étrangères. Cette étoile montante du parti conservateur avait été secrétaire d’Etat au Brexit dans l’équipe de Theresa May. Il jouera un rôle de premier plan, car il est aussi nommé Premier secrétaire d’État – en quelque sorte Premier ministre délégué.

Le ministère de l’Intérieur revient à une personnalité controversée, Priti Patel. Ancienne secrétaire d’État de Theresa May elle avait été contrainte à la démission après avoir mené des discussions avec de hauts responsables israéliens sans en avertir la Première ministre et en lui dissimulant ensuite certaines informations.  Très conservatrice, elle a publiquement défendu la peine capitale avant de se rétracter. Elle remplace à l’IntérieurSajid Javid, « Brexiter » convaincu, qui devient ministre des Finances.

Mais d’autres Brexiters convaincus ont eux été renvoyés, comme Liam Fox. Parmi ceux qui restent, Steven Barclay conserve un poste clé, celui de secrétaire d’État au Brexit. Il y aura donc une continuité de forme dans les relations avec Bruxelles pour conclure le divorce. 

Un discours censé donner le ton et la direction de son mandat

Boris Johnson a endossé le costume de chef de gouvernement tout en ayant soin de garder son style inimitable de tribun évangéliste. Dans une longue logorrhée verbale, à certains moments difficile à suivre et désordonnée, il a promis de quitter l’Europe le 31 octobre sans faute avec un nouvel accord qui n’inclura pas la clause de « backstop » en Irlande du Nord, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. 

Il a aussi assuré que si les 27 n’étaient pas disposés à négocier, le Royaume-Uni serait, lui, prêt à partir sans accord et que, dans ce cas, Londres ne paierait pas la note du divorce, car cet argent servirait à amortir un « no deal ». Le nouvel occupant de Downing Street a reconnu en passant qu’il y aurait un impact, mais moins important que ce que prédisent les « pessimistes et les Cassandre ».

Mais Boris Johnson a aussi voulu montrer qu’il avait une vraie vision pour le pays au-delà du Brexit et consacré une bonne partie de son discours aux questions domestiques, promettant pêle-mêle d’unir le pays, d’augmenter les salaires, de lutter contre le changement climatique et de faire plus pour promouvoir le bien-être des animaux.

Mais ses détracteurs ont été prompts à faire remarquer que ces promesses étaient difficiles à prendre au sérieux alors que le nouveau Premier ministre n’a toujours pas indiqué de quelle façon précisément il comptait mettre en oeuvre ce Brexit. Et il est vrai, qu’au-delà de la rhétorique, aucun détail précis n’est ressorti de ce discours censé donner le ton et la direction de son mandat.